Existe-t-il un sujet plus polarisant que l'avortement? Sois tu es pour ou contre, n'est-ce pas? Anne Waddell croit qu'il existe une troisième option, une voie qui reflète le coeur de Dieu pour toutes les personnes impliquées, tout en reconnaissant pleinement la valeur de la vie humaine créée à l'image de Dieu.

Je suis bien honorée d’être ici. Le Seigneur a un bon sens de l’humour. Dans ma vingtaine, à peu près, je dirais en 1995, je suis déménagée dans l’Ouest. Je vous dis des bonjours de l’Alberta. J’ai le privilège d’être ici à Montréal, parce que je ne peux pas m’empêcher, encore, ce matin, de dire au Bon Dieu, « qu’est-ce qui se passe? Tu as un bon sens de l’humour? Tu me rappelles à Montréal, dans mon pays, pour parler des deux choses les plus faciles à discuter autour de la table à dîner. Ton coeur, ma relation avec toi, et l’avortement. Les deux sujets les plus faciles à discuter au Québec. » Fait qu’il est très bon. Alors … je suis prête et excitée de partager avec vous. Merci aux organisateurs de me recevoir et puis merci à tous ceux qui nous joignent à travers le Québec pour ce temps.

C’est un grand privilège de parler de la polarisation, un gros sujet qui fait partie de ma vie depuis mon jeune âge. Dans les années 60, grandissant au Québec, c’était les Anglais contre les Français. Ce n’était pas une saison facile à grandir dedans. Plus tard, en déménageant dans l’Ouest, c’était chrétiens et non chrétiens. Et puis, politiquement, les grosses différences on les expérimente aussi. Alors, un sujet qui n’est pas nouveau, pour aucun de nous autres.

Alors, de toutes ces divisions, le débat sur l’avortement a été l’un des plus polarisés que je connais et le plus difficile à aborder et à discuter. Je suis d’accord que vous êtes d’accord avec ça. Prioriser le royaume dans le débat de l’avortement entre les différences de pro-vie et pro-choix. Nous sommes tous souvent confrontés à des tensions lorsque la question de l’avortement est abordée. Est-ce comme moi, vous aussi vous demandez comment aborder le sujet? Comment partager vos pensées et vos points de vue d’une manière qui soit d’accord avec votre foi et vos valeurs? Et avez-vous peur d’essayer d’engager la discussion juste par la peur d’être mal compris? Alors, trop souvent, on évite d’en parler et surtout dans nos églises.Récemment, j’ai vu un article en date du 22 octobre du Journal de Montréal. Je ne sais pas si vous avez eu une opportunité… Juste pour vous dire que le titre était: « Des avortements tardifs faits au Québec à cause de la Covid. » Tardif veut dire après vingt-trois semaines. L’article dit que l’angoisse, la perte d’emploi et la peur sont les causes mentionnées. Ce n’est pas nouveau, puis c’est réel. Il faut remarquer ça. Lorsque l’on change notre manière de penser et de parler, on « focus » sur valoriser la femme et l’enfant également, comme Dieu le fait. On se trouve dans le besoin d’un nouveau langage pour décrire cette approche et refléter le cœur de Dieu. Vous voyez, lorsqu’on, nous, en tant que chrétiens et communautés, adoptons une réponse à l’avortement centrée sur la grâce, nous créons des communautés où les femmes et les enfants s’épanouissent, apportant une troisième option autre que pro-vie et pro-choix et reflétant plus pleinement le coeur de Dieu dans cette question.

Le coeur de Dieu dans la question de l’avortement se révèle d’abord dans sa conception de la grossesse et ensuite dans son parcours de transformation. Vous voyez le dessein de Dieu pour la grossesse est d’entrelacer la femme et l’enfant, ce qui rend impossible, impossible, pour nous d’aider l’un en négligeant l’autre. Est-ce un nouveau problème? Je ne pense pas. L’avortement a toujours existé, existe, et existera toujours. Mais comment peut-on impacter le sujet? Sur quoi avons-nous le contrôle? Après plus de 15 ans pour moi, dans les services d’aide de grossesses non planifiées, je peux vous dire que ce soit légal ou pas, fondé ou pas, cela n’a aucune influence pour la femme qui fait face à une grossesse non planifiée, de faire un choix bien éclairé. Dans les prochaines minutes, on va se concentrer sur les deux problèmes sur lesquels vous et moi avons le contrôle.

Premier problème, c’est que nous avons une mauvaise réponse. Surtout de la manière qu’on en pense, qu’on y pense, et qu’on en parle. Deuxième problème, dû à cela, nous ne sommes pas approchables. L’Église n’est pas approchable, et nous, en tant que chrétiens, ne sommes pas approchables. Comme chrétiens, nous sommes appelés à adapter une perspective qui reflète Jésus. Pas besoin d’aller loin dans les Écritures pour voir comment Jésus réagissait avec grâce et amour.

Les expressions pro-vie et pro-choix font seulement amplifier le faux binaire, la polarisation. Les émotions exprimées par les femmes qui ont fait face à une grossesse non planifiée sont les sentiments d’isolement, de panique et de honte. Imaginez le scénario d’une jeune fille qui a été élevée dans une église chrétienne, son père est pasteur, elle a entendu son père parler de l’avortement, du sexe hors du mariage ou d’une relation. Et puis, elle va l’université et se trouve enceinte. Sa première réaction, c’est de terminer sa grossesse, parce qu’elle veut éviter, l’embarras pour ses parents et sa congrégation. Elle veut éviter la honte, pas juste sur elle, mais sur sa famille et sa congrégation. Elle va faire le choix difficile, une action d’amour. Heureusement, une tante est intervenue avec une bonne discussion, puis l’a référé à un centre d’aide-grossesses où ils ont été capables de s’asseoir avec elle pour lui donner le support qu’elle avait besoin pour faire un choix bien éclairé. Ou, un autre scénario, une jeune fille abusée sexuellement depuis l’âge de 4 ans va de maison d’accueil à maison d’accueil, fait des mauvais choix, se trouve dans la drogue et aussi dans le commerce du sexe, se trouve enceinte. Elle ne peut pas s’imaginer amener un enfant dans le monde qu’elle connaît. Elle veut épargner l’enfant de la douleur et de la peine et du trauma qu’elle a survécu. D’amour, elle veut épargner l’enfant. À moins que quelqu’un vienne et puisse lui donner de l’espoir de nouveau. Des histoires vraies, beaucoup, beaucoup plus d’histoires si on avait plus de temps.

Encore là, peu importe les valeurs, chrétiennes ou pas, la plupart des femmes ressentent les mêmes émotions d’isolement, de panique et de honte. Pour elles, aucun des choix n’est facile. C’est soit choisir une interruption de grossesse pour survivre, soit placer en adoption et penser qu’elle abandonne son enfant, soit se résigner à sa nouvelle identité de mère célibataire qui va lutter juste pour survivre. Nos recherches démontrent que les femmes choisissent l’avortement pour deux raisons primaires. La première, c’est le besoin de soutien émotionnel et le besoin de ressources pratiques. Alors, les deux raisons pourquoi elles choisissent l’avortement sont le manque de de ces deux services-là. Le soutien émotionnel et les ressources pratiques. Le soutien émotionnel veut dire une place pour être capable d’être écouté, d’être entendu. Une place pour se sentir en sécurité. Une place pour recevoir la grâce de Dieu et être aimé inconditionnellement, peu importe ce qu’elle choisit. Les ressources pratiques veulent dire des outils, des références vers d’autres ressources communautaires pour surmonter les circonstances difficiles dans lesquelles elles se trouvent. Deux besoins: émotionnels et ressources pratiques. La solution? Pourquoi pas bâtir des ponts et non mettre des murs dans le sujet de l’avortement? Pourquoi chacun de nous et nos églises ne devenons approchables, sans jugement et condamnation envers ceux affectés par une grossesse non planifiée ou qui ont subi une interruption de grossesse?

Être approchable est critique, sachant qu’une femme sur quatre, une sur quatre d’entre nous, a vécu une termination de grossesse. Une sur quatre. Ça, ce sont des statistiques de l’Amérique du Nord. Au Québec, les statistiques sont difficiles, parce que ce n’est pas documenté ou pas si bien. Quatre femmes sur 10 de ceux-là vont à l’église. Puis, juste sept pour cent disent s’être tournés envers l’Église pour du support. Ce qui me dit, c’est qu’en temps de crise, elles ne s’approchent pas de Dieu, elles s’éloignent de Dieu. Pourquoi? Parce qu’on n’est pas approchables. Alors, sachant ses statistiques, quand vous approchez le sujet à Noël, au souper, à l’ouvrage, aux études, à l’université, avec vos amis. Est-ce que votre langage, vos attitudes ou votre cœur vont amener la guérison ou ajouter au sentiment possible de honte et de culpabilité?

La solution? L’église, toi, moi. Quand nous en tant que chrétiens, que communauté, embrassons une attitude centrée sur la grâce en réponse à l’avortement, on va créer une communauté où chacun, la femme et l’enfant, vont s’épanouir. Révélant la troisième option de pro-grâce dans le débat de pro-vie et pro-choix, reflétant le coeur de Dieu dans le sujet. Notre responsabilité, encore une fois, c’est de refléter le coeur de Dieu en donnant de la grâce. C’est d’être approchable, un endroit sain et sauf pour femmes et enfants pour qu’ils puissent s’épanouir durant et après une grossesse non planifiée. C’est une chose de dire de ne pas terminer ta grossesse. Où sommes-nous durant et après? Où sommes-nous? Le résultat? Ou les gens vont être exposés et ressentir la grâce de Dieu et l’amour inconditionnel et se tourner vers Lui, ou bien ils vont s’éloigner. Alors, je vous laisse avec deux outils: une pour que vous deveniez transformés, et une opportunité d’être impliqué.

Pour être transformé, Transform est une étude biblique, en anglais pour l’instant, disponible sur Prograce.org, une étude pour équiper les chrétiens avec une nouvelle réponse sur l’avortement. Et pour être impliqué, je vous encourage à rechercher vos centres d’aide-grossesse locales. Présentement à Lennoxville et à Châteauguay, et très bientôt Aide-Grossesse Québec, avec une vision de fournir un environnement sûr, confidentiel et sans jugement, où les femmes et les familles peuvent recevoir de l’aide pour leurs deux besoins: émotionnels et des ressources pratiques en relation avec une grossesse non planifiée. La grossesse non planifiée est très réelle au Québec. L’avortement est très réel, au Québec, aussi. Alors le mandat de Aide-Grossesse Québec c’est, avec le bureau chef à Montréal, d’étendre et d’impacter tout le Québec, d’établir à travers nos communautés chrétiennes, qui vont être transformées, d’être les mains et les pieds de Jésus pour impacter le sujet, de bâtir les ponts et d’abattre les murs qu’on a élevés. Encore une fois, soyez transformés et soyez impliqués. Continuons les conversations et faisons en sorte que le vrai coeur de Dieu soit révélé dans le débat pour l’avortement, pour toujours. Alors que la grâce du Seigneur soit avec vous et exprimé à travers de vous. Merci.