Nous vivons dans un climat, à la fois dans l’église et dans la société en général, où l’anxiété, la dépression, l’effondrement des relations et les dépendances sont de plus en plus présents. La pandémie 2020-21 n’a fait qu’amplifier ces maux sociaux avec de longs mois d’incertitude et de restrictions changeantes. Même les plus résilients parmi nous admettent qu’ils souffrent de fatigue due à la pandémie.
Encore aujourd’hui, l’évangile est réellement une bonne nouvelle, car il offre espoir, guérison et force à ceux qui sont fatigués, en quête ou en difficulté. Une partie du message biblique est que Jésus est avec nous dans nos luttes ou dans notre quête de sens, et qu’il veut tous nous aider à découvrir notre valeur et notre identité fondamentales comme enfants bien-aimés.
Bien que le message de l’évangile soit immuable, il doit toujours être communiqué dans un langage contemporain par des croyants ordinaires qui s’efforcent de vivre l’évangile dans leur vie quotidienne.
Bien que le message de l’évangile soit immuable, il doit toujours être communiqué dans un langage contemporain par des croyants ordinaires qui s’efforcent de vivre l’évangile dans leur vie quotidienne. Pour que les gens viennent à Christ et grandissent, ils ont besoin d’entendre régulièrement de vraies histoires de vraies personnes qui cheminent avec Dieu, qui tombent parfois, mais qui se relèvent grâce à son aide et à celle des autres.
Nous offrons aux personnes en quête et à nos compagnons de route un vrai cadeau lorsque nous sommes des modèles de transparence et de vulnérabilité, lorsque nous parlons ouvertement de nos propres besoins, faiblesses et brisure. Bien qu’il soit difficile d’admettre avec honnêteté nos propres points de fragilité sans nous décourager ou nous mettre sur la défensive, cela est mutuellement bénéfique.
Tristement, nous, chrétiens, sommes parfois inconscients de nos propres faiblesses, forces et fautes, ou nous avons peur d’en parler. Il se peut que nous manquions de conscience de soi, car nous croyons que nous devons nous concentrer entièrement sur connaître Dieu au lieu de nous examiner nous-mêmes également. Cependant, pour que nous, chrétiens, puissions mieux interagir avec la culture en général et promouvoir le bien commun, je crois que nous devons chacun développer notre conscience de soi individuelle dans le contexte d’une meilleure connaissance de Dieu.
Pour que nous, chrétiens, puissions mieux interagir avec la culture en général et promouvoir le bien commun, je crois que nous devons chacun développer notre conscience de soi individuelle dans le contexte d’une meilleure connaissance de Dieu.
Lorsque les gens sont ouverts et honnêtes au sujet de leurs besoins, questions et luttes, ils invitent les autres à un dialogue honnête sur des questions liées à la foi et à la vie, et tout le monde se sent moins seul. Lorsque nous cachons ou minimisons nos propres péchés et manquements, tout en pointant du doigt les mauvaises actions des autres, nous établissons un double standard sans le vouloir. Nous pourrions dire que nous ne voulons pas parler de notre propre brisure constante parce que nous ne voulons pas décourager les nouveaux croyants. Toutefois, nous risquons de faire croire aux gens que nous n’avons aucun problème, ou pire, que nous sommes meilleurs qu’eux.
Au lieu de cela, nous devrions présenter à la fois la vérité et la grâce du message de l’évangile avec une pleine assurance, mais sans arrogance. Nous ne devons en aucune manière avoir honte de l’évangile, mais nous devons le communiquer avec humilité. Pour clarifier les choses, la vraie humilité ne consiste pas à se rabaisser ou à avoir une moins bonne opinion de soi, mais à penser à soi-même moins souvent. En fait, de nombreux chrétiens, y compris moi-même, tombons dans le piège de nous concentrer sur notre indignité en raison de nos manquements. Tristement, le résultat est le repli sur soi et nous devenons centrés sur nous-mêmes plutôt que sur Christ.
Nous ne devons en aucune manière avoir honte de l’évangile, mais nous devons le communiquer avec humilité.
L’évangile nous ramène toujours à Christ et à son engagement envers notre croissance à travers la puissance transformatrice de la croix. Bien que de nombreuses personnes dans la société d’aujourd’hui puissent être initialement dérangées par la croix ou s’en moquer, elle est encore centrale au message de l’évangile et elle est notre source ultime d’espoir. La puissance de la croix est encore pertinente.
Bien que Jésus offre des réponses concrètes à nos défis quotidiens, il se peut que nous ayons été négligents en offrant des solutions trop simplistes ou rapides à des problèmes humains complexes. Nous devons peut-être tempérer nos réponses optimistes, mais excessivement enthousiastes, avec des réponses comme : « Peu importe où nous sommes rendus dans notre cheminement, nous continuerons à éprouver des difficultés ou de la douleur et de la souffrance. » Et ajouter que « la transformation est le plus souvent un long processus qui se poursuit pendant toute notre vie ».
Bien que Jésus offre des réponses concrètes à nos défis quotidiens, il se peut que nous ayons été négligents en offrant des solutions trop simplistes ou rapides à des problèmes humains complexes.
Un autre domaine où nous avons peut-être été négligents en communiquant et en vivant l’évangile concerne notre corps humain. Dieu nous a créés avec un corps et il le voit comme étant bon. En tant que chrétiens, nous avons ignoré le corps ou nous l’avons considéré comme étant carrément en opposition à l’esprit. Nous sommes corps, âme et esprit, et pour vivre une vie entièrement intégrée, nous devons davantage faire participer le corps. Cela implique la promotion de l’exercice physique et peut-être l’inclusion de mouvements, de gestes ou de danse dans notre adoration de Dieu et nos disciplines spirituelles.
Nous devons aussi examiner de plus près ce qui se passe dans notre corps lorsque nous vivons des changements d’humeur. Cette nouvelle perspective contribuera à notre santé mentale, émotionnelle et physique. De plus, elle nous aidera à mieux connecter avec certains segments de la société qui reconnaissent la nécessité d’une approche plus holistique de la vie et de la foi.
L’autre chose dont toute personne a besoin plus que jamais est un rapport profond, authentique et empathique avec les autres. Que ce soit en personne ou en ligne, les rapports étroits avec les autres sont absolument essentiels à notre bien-être et à la santé de la société en général. Heureusement, l’église a le potentiel d’offrir ces rapports et ce soutien personnel qui sont si nécessaires à travers des rencontres individuelles spontanées ou organisées, des activités de petit groupe, du counselling individuel, du mentorat, la redevabilité et la direction spirituelle.
L’église est encore pertinente aujourd’hui. Nous pouvons avoir un impact positif sur la culture en marchant humblement avec les autres, en les écoutant activement, en parlant de nos réussites et de nos échecs, et en nous ramenant les uns les autres à la source ultime de la vie.

Kathryn Alarie
Kathryn Alarie est impliquée dans le ministère chrétien au Québec depuis plus de 30 ans. Elle est conseillère pastorale et possède un diplôme en études familiales de l’Université du Manitoba (BHeC). Kathryn est également pasteure ordonnée au sein de Elim Fellowship. Mariée à Yves depuis 1986, ils ont ensemble trois enfants adultes et deux petits-fils.
Articles similaires
19 janvier 2021
La relation entre la proclamation de l’Évangile et ses manifestations
En plus d’exercer une influence positive sur les gens de notre localité, les chrétiens se trouvent transformés [à travers leur implication sociale]. Cela les rend plus humbles, compatissants et sensibles à la misère humaine, étant conscientisés aux effets dévastateurs du péché et reconnaissants de la profondeur de la grâce merveilleuse que Dieu nous a manifestée en Jésus-Christ.
12 mai 2020
La justice sociale est au coeur de l’évangile
L’enseignement de Jésus dévoile l’amour de Dieu pour toute la création, sa présence à l’intérieur de celle-ci et son désir de la renouveler dès le moment présent.
2 décembre 2019
L’écoute et la vulnérabilité comme accueil de l’autre
La souffrance peut prendre toutes sortes de formes. Mais pour pouvoir venir en aide à quelqu'un, il faut tout d'abord se démontrer vulnérable au niveau de sa propre histoire et écouter réellement ce que l'autre personne a à nous dire.